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COMMENT FONCTIONNE LA JUSTICE EN FRANCE ? COMPRENDRE POUR POUVOIR DIRE ET AGIR EN TANT QUE CITOYEN

L’E2C Marseille, en partenariat avec l’association B.A.Balex, a organisé tout au long du dernier trimestre 2016 un projet permettant aux stagiaires de mieux comprendre le fonctionnement de la justice, et de se positionner en tant que citoyen.
Savoir c’est pouvoir… Être un citoyen actif et averti est un apprentissage complexe qui nécessite non seulement des connaissances théoriques, mais aussi le développement d’habiletés pratiques et de certaines attitudes. Dans un monde où les informations circulent à toute vitesse et parfois sous forme de messages très brefs, devient citoyen celui qui apprend à déconstruire les évidences, à se dégager de ses propres appartenances, à garder les yeux ouverts sur le monde, avec la volonté de partager ce que nous avons tous en commun. Mais pour que la citoyenneté ne soit pas simplement annoncée mais entièrement vécue, il est nécessaire de disposer d’éléments d’informations qui permettent de comprendre et de pouvoir prendre la parole pour pouvoir agir et être écouté. Par le jeu, la mise en scène et l’incarnation des différents rôles tenus par les acteurs judiciaires au cours d’un procès, le projet « Découvrir la justice » a permis aux stagiaires de prendre la mesure de la complexité de « rendre justice », de comprendre les limites de toute institution judiciaire, cette « conscientisation » pouvant révéler et remettre en cause certaines représentations, et permettre de se positionner en tant que citoyen. Des séances de travail leur ont permis d’aborder les notions théoriques comme la justice : définition, perspective culturelle et historique, sa fonction, les acteurs : présentation générale et rôle des différents acteurs, la mécanique « Comment se déroule un procès ». Ils ont ensuite rencontré ces différents acteurs : un représentant de police, un juge, un ancien détenu. Enfin, ils ont imaginé, créé et écrit un procès fictif.

Le 2 décembre, les stagiaires ont joué la reconstitution de ce procès au tribunal de grande instance de Marseille. La trame de l’histoire, une propriétaire – jouée par Inès – est accusée de discrimination pour ne pas avoir voulu louer son appartement à deux jeunes filles d’’origine maghrébine. L’accusé et les victimes avaient un avocat respectif, comme ce serait le cas dans la réalité. La vice-présidente du TGI, Sylvie Rébé, a assisté au procès et a permis l’accès aux robes et au lieu :

« l’entrée dans la salle est toujours un moment émouvant et je voulais le partager avec eux. Ils ont su utiliser les bons mots et la bonne attitude. J’espère qu’ils se sont rendu compte de l’enjeu important qu’est le fait de rendre la justice de manière juste et compréhensible à tout le monde. »

Keltoum Cherfi, qui jouait le rôle de la présidente de l’audience, a su tirer profit de cet exercice : « J’ai beaucoup appris de tous ces métiers. Je croyais que c’était facile de rendre la justice. Or, ça ne l’est pas du tout. »

Nos stagiaires ont impressionné l’auditoire par leur tenue, leur implication et le travail accompli.